Il est assez rare que la totalité des spectateurs d'une salle de cinéma reste assise au début du générique de fin. C'est pourtant ce qui s'est produit lorsque j'ai vu ce film, remake du "Cent dollars pour un shériff" d'Henry Hattaway (1969).
Il faut dire que pendant tout le film, on se retrouve dans l'Ouest, le vrai, enfin celui que j'ai toujours imaginé quand j'étais gosse.
Jeff Bridges en Marshall alcoolique, jurant et bedonnant, face à Matt Damon en ranger du Texas, imbu de sa personne, aux prises avec une gamine de 14 ans qui les mènera aux méchants - vraiment méchants - pour assouvir sa vengeance.
Par rapport aux autres films des frères Coen, on est en plein classicisme western, assez peu dans l'ironie (peut être quand même Matt Damon, dont l'interprétation de ce personnage ridicule et prétentieux est parfaite et tellement décalée par rapport aux héros traditionnels).
Il n'en fallait pas plus pour faire de ce film un excellent moment de plaisir cinéma. Voilà, c'est dit : courez vite le voir.
24 févr. 2011
19 févr. 2011
"Tu verras" de Nicolas Fargues (2010)
Ayant apprécié son roman "J'étais derrière toi" en 2006, j'ai suivi avec "Beau-rôle" en 2008, roman cynique sur le métier d'acteur, que j'ai trouvé à la fois plus original et moins réussi.
Cette fois ci, avec "Tu verras", c'est le thème des relations père-fils qui m'a attiré.
D'emblée plongé dans un quotidien ordinaire (le livre commence par : "La chanson s'appelle peut-être Nobody wanna see us together"), j'ai suivi les réflexions parfois crues de ce père face à la disparition de son jeune garçon, la révélation de ses doutes sur l'éducation qu'il lui a donnée - reflet de celle qu'il a reçue -, sa lucidité face à sa personnalité aussi. Derrière cela, en toile de fond, (comme dans les 2 autres romans), il y a ce regard acerbe sur notre monde, ses modes, ses errances et excès.
Mais le plus touchant pour moi est, sans aucun doute, la justesse du regard qu'il porte sur son rôle de père et la lucidité dont il fait preuve sur sa propre personne.
C'est l'absence qui lui fait entrevoir l'importance de son fils, s'apercevant qu'il ne l'a pas suffisamment aimé jusque là, que leur relation même si elle était forte, n'était peut-être que superficielle.
Au final, il ne s'agit pas d'un roman exceptionnel, mais suffisamment court pour ne pas être ennuyeux, au style incisif dans lequel j'ai trouvé un certain nombre de remarques qui m'ont rapproché du personnage.
Morceau choisi : " Au lieu de tout cela, donc, à toujours chercher à faire plaisir à tout le monde, j'ai fini au bout du compte, par ne donner satisfaction à personne. Puisqu'on sait bien que, exactement comme une femme à son homme, tout ce qu'un enfant demande à son père pour se préparer à son tour à regarder la vie bien en face, c'est d'assumer ses choix."
Pour terminer, l'auteur s'explique :
Cette fois ci, avec "Tu verras", c'est le thème des relations père-fils qui m'a attiré.
D'emblée plongé dans un quotidien ordinaire (le livre commence par : "La chanson s'appelle peut-être Nobody wanna see us together"), j'ai suivi les réflexions parfois crues de ce père face à la disparition de son jeune garçon, la révélation de ses doutes sur l'éducation qu'il lui a donnée - reflet de celle qu'il a reçue -, sa lucidité face à sa personnalité aussi. Derrière cela, en toile de fond, (comme dans les 2 autres romans), il y a ce regard acerbe sur notre monde, ses modes, ses errances et excès.
Mais le plus touchant pour moi est, sans aucun doute, la justesse du regard qu'il porte sur son rôle de père et la lucidité dont il fait preuve sur sa propre personne.
C'est l'absence qui lui fait entrevoir l'importance de son fils, s'apercevant qu'il ne l'a pas suffisamment aimé jusque là, que leur relation même si elle était forte, n'était peut-être que superficielle.
Au final, il ne s'agit pas d'un roman exceptionnel, mais suffisamment court pour ne pas être ennuyeux, au style incisif dans lequel j'ai trouvé un certain nombre de remarques qui m'ont rapproché du personnage.
Morceau choisi : " Au lieu de tout cela, donc, à toujours chercher à faire plaisir à tout le monde, j'ai fini au bout du compte, par ne donner satisfaction à personne. Puisqu'on sait bien que, exactement comme une femme à son homme, tout ce qu'un enfant demande à son père pour se préparer à son tour à regarder la vie bien en face, c'est d'assumer ses choix."
Pour terminer, l'auteur s'explique :
The Man In The Long Black Coat
Petit montage sur cette fabuleuse reprise de Steve Hackett (2006) de cette chanson de Dylan (album 'Oh mercy' 1989) :
13 févr. 2011
Film : les chemins de la liberté ( Peter Weir )
Depuis 2003 et son magnifique 'Master & Commander', Peter Weir n'avait rien tourné. Ses "Chemins de la liberté" sont de nouveau une ode à l'homme face à la nature.
1940, un goulag en Sibérie. Des prisonniers que tout sépare, s'échappent et vont apprendre à se connaitre un peu plus au cours d'un périple de 6500 km vers le Tibet. Au long de ces chemins, les valeurs de bonté et de solidarité vont se développer permettant à certains d'entre eux, pas tous, d'arriver à leur but ultime.
On n'est pourtant pas dans une grand film romanesque avec des bons sentiments, Weir ayant réussi à ne jamais tomber dans le pathétique. Cela tient peut-être à l'humanité avec laquelle il a filmé ses personnages, perdus dans une nature hostile et magnifique : tous les personnages ont la même importance aux yeux du réalisateur, il s'en dégage une force et une générosité qui gomment certaines imperfections du film.
1940, un goulag en Sibérie. Des prisonniers que tout sépare, s'échappent et vont apprendre à se connaitre un peu plus au cours d'un périple de 6500 km vers le Tibet. Au long de ces chemins, les valeurs de bonté et de solidarité vont se développer permettant à certains d'entre eux, pas tous, d'arriver à leur but ultime.
On n'est pourtant pas dans une grand film romanesque avec des bons sentiments, Weir ayant réussi à ne jamais tomber dans le pathétique. Cela tient peut-être à l'humanité avec laquelle il a filmé ses personnages, perdus dans une nature hostile et magnifique : tous les personnages ont la même importance aux yeux du réalisateur, il s'en dégage une force et une générosité qui gomment certaines imperfections du film.
11 févr. 2011
Film : Au Delà (2011)
Après toutes les critiques lues sur ce film, allant de 'miracle qui ne cesse d'étonner' (Positif) à 'reste en deçà de ce que l'on attend du réalisateur' (Le Parisien), il fallait se faire une idée personnelle.
C'est chose faite et j'ai globalement apprécié.
Sur un tel sujet, (au delà de la mort) on pouvait craindre de la mièvrerie, mais à aucun moment, le film ne tombe dans le mélo et la sensiblerie.
Pourtant, 'Au-delà' n'est pas exempt de faiblesses, comme la manière dont les 3 protagonistes vont se croiser et surtout, le final tellement convenu.
Ce que j'en retiens, c'est la maitrise du réalisateur pour passer du spectaculaire (la scène d'ouverture) aux moments plus intimes d'une grande justesse, le jeu impeccable de Matt Damon, la réflexion (l'espoir ?) sur la mort et surtout le fait qu'il n'oriente pas le spectateur vers une thèse invérifiable mais le laisse plutôt méditer.
Je citerai Télérama dont la critique résume bien ma perception du film :
On ne s'ennuie pas, on se laisse transporter. Moralité : pour du Eastwood, cela ressemble à une parenthèse (...), une flânerie aux trois coins du monde ; comparée au tout-venant, ça mérite le détour.
C'est chose faite et j'ai globalement apprécié.
Sur un tel sujet, (au delà de la mort) on pouvait craindre de la mièvrerie, mais à aucun moment, le film ne tombe dans le mélo et la sensiblerie.
Pourtant, 'Au-delà' n'est pas exempt de faiblesses, comme la manière dont les 3 protagonistes vont se croiser et surtout, le final tellement convenu.
Ce que j'en retiens, c'est la maitrise du réalisateur pour passer du spectaculaire (la scène d'ouverture) aux moments plus intimes d'une grande justesse, le jeu impeccable de Matt Damon, la réflexion (l'espoir ?) sur la mort et surtout le fait qu'il n'oriente pas le spectateur vers une thèse invérifiable mais le laisse plutôt méditer.
Je citerai Télérama dont la critique résume bien ma perception du film :
On ne s'ennuie pas, on se laisse transporter. Moralité : pour du Eastwood, cela ressemble à une parenthèse (...), une flânerie aux trois coins du monde ; comparée au tout-venant, ça mérite le détour.
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