Le personnage symbole de Josephine Linc. Steelson, la «négresse presque centenaire », fidèle, fière et toujours debout, décidera du lieu de sa mort, à son retour chez elle, drapée dans le drapeau US comme le symbole d'une « honte à ce pays qui nous a oublié ».
Un révérend qui se veut main de Dieu, des détenus oubliés, Rose, qui ne vit plus depuis longtemps, son petit garçon, sans oublier les alligators, sont les autres personnages qui, au hasard des rues inondées vont peut-être se croiser.
J'ai aimé l'écriture et le style de ce roman, les mots avec lesquels l'auteur a représenté l'ouragan et ses conséquences tant sur le plan matériel que dans le cœur des hommes. Une écriture faite de longues incantations, de monologues à cinq voix, d'images chocs.
C'est un roman, et pourtant l'actualité y est présente, avec les difficultés et les défaillances du sauvetage, la condition des noirs du sud américain, mais aussi l'espoir, représenté par cette Joséphine Linc. Steelson, dame Liberté des pauvres gens du Sud qui ne se laissera diriger, ni par les hommes, ni par la nature.
Laurent Gaudé a écrit un nouveau beau roman et comme dans les précédents, c'est la tragédie qui rythme le récit.
Les personnages, tous empreints d'une consistance qui dépasse l'évènement se confrontent à leur passé et à leurs choix; ils y gagneront une paix intérieure, qu'ils survivent ou périssent.
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